Mon cheminement post-partum
Ok… Ça y est… Me voici prête à divulguer ce que seulement quelques personnes dans ce monde connaissent. Je suis prête à ouvrir mon cœur, à être vulnérable et à vous raconter l’histoire de quand…
J’ai fais pipi dans mes culottes à 36 ans!
Je me demandais quel allait être le thème de mon blogue cette fois-ci… les exercices, la nutrition, etc. Et même si je le savais au plus profond de moi, j’entendais toujours ce débat intérieur qui me chicotais la tête:
Tu ne peux pas leur dire , oui tu le peux, soit vulnérable, tu as trop peur, soit courageuse, les gens vont te juger, vont penser que tu es faible…non c’est pas vrai… J’ai souvent cette petite voix qui me dit, si tu montres tes faiblesses tu n’attireras plus de clients! C’est fort la culpabilité et le sens de doute hein?!
Mais savez-vous ce que je réalise de plus en plus ces jours-ci?
C'est OK d’être vulnérable, c’est OK de montrer mes faiblesses, je mérite le bonheur, l’amour et d’être couronnée de succès, même si je ne suis pas parfaite.
Dernièrement j’ai été portée à ouvrir de nouveau l’un de mes livres préférés. Celui qui est en permanence sur ma table de nuit, et qui, parfois, ne fait que ramasser de la poussière, mais que, parfois, je relis et je relis et je relis.
Connaissez-vous le livre « La grâce de l’imperfection » par Brené Brown? Sinon, allez le chercher… Surtout si vous êtes maman ou une perfectioniste en ‘rehab’ comme moi, ou simplement, si vous avez déjà eu un moment d’incertitude, de doute, de peur de jugement. Il a changé ma vie!
Dans son livre, elle nous explique
Être vulnérable c’est être forte.
Quoi? Je montre aux gens mes faiblesses et ça veut dire que je suis forte et courageuse?! Quel concept bizarre!? Elle nous explique que vivre une vie sans réserve ce n’est pas d’être complètement en contrôle, d’avoir une maison toujours propre, de ne manger que bio, de faire du yoga avec ses enfants, d’avoir un corps parfait, etc. Afin de vivre une vie sans réserve, il faut être vulnérable, il faut lâcher-prise, il faut se permettre d’être imparfaite.
Peu importe ce qui sera fait aujourd'hui et ce qui ne le sera pas encore, je suis à la hauteur. C'est aller au lit le soir en se disant : «Oui, je suis imparfait et vulnérable, et même parfois effrayé, mais cela ne change rien au fait que je suis également courageux, digne d'amour et d'appartenance.
»
-Brené Brown
Alors pourquoi vous partager ceci maintenant?
Parce que cette peur ne me contrôle plus, je suis tannée de tout contrôler, je veux être vulnérable afin de vous donner le courage de faire la même chose, de voir que de montrer ses vulnérabilités c’est courageux et fort. En plus, je suis en solidarité avec vous, je ne suis pas supérieure, je vous écoute, je vous comprend, je vous soutien. Oh, et c’est aussi la semaine mondiale de continence, alors c’est très approprié!
Permettez-moi de commencer au début.
Je suis maman de deux merveilleuses petites filles de 6 ans et 3 ans. Je donne des cours et formations de pilates et je suis aussi massothérapeute. Ma première fille est née par césarienne et ma deuxième, par un AVAC (accouchement vaginal après césarienne).
Après ma première fille j’ai vécu des semaines très douloureuses en raison de ma cicatrice, mais par la suite, je suis retournée à ma routine d’exercices réguliers. Je me sentais plus ou moins pareille (bien sûr, j’étais toujours post-partum, mais je n’avais pas de nouveaux symptômes de douleurs… Ok, si je suis entièrement honnête avec vous, oui j’avais des tensions autour de ma cicatrice qui ne guérissaient pas très bien, mais malgré ceci, en général, je me sentais ‘’normale’’).
Ensuite, j’ai eu ma deuxième fille et wow, c’était toute une autre histoire! Quand j’étais enceinte d’elle, j’étais déterminée de ne pas avoir le même accouchement que la première fois. Je n’avais pas encore accepté que la parentalité c’est l’art du lâcher prise! J’ai tout fait pour lui donner de l’espace pour bouger puisque ma première était en siège. J’étais alors convaincue que c’était parce que mes abdos et mon plancher pelvien étaient trop forts/tendus. Après 42 longues semaines (il paraît que mes bébés veulent rester au chaud!), j’ai finalement eu mon accouchement vaginal et un bébé de 9lbs! Ouch!
Après, je ne me sentais pas normale dans la région pelvienne, et étant quelqu’un qui connaît bien son corps, je devais agir.
J’en ai donc parlé à ma gynécologue et elle m’a dit: Ah c’est ok, prenez cette crème d’hémorroïdes. Au revoir!
Dans mon état fragile, avec les hormones dans le tapis, un nouveau bébé (qui a due être hospitalisée sa première semaine de vie), une petite fille de 2 ans et demi exigeante et toutes les autres choses liées au quotidien, je n’avais pas l’énergie pour me battre. J’ai pris la crème. Ça aidé un peu, mais je ne me sentais toujours pas ‘’normale’’.
Je me souviendrai toujours de la journée où j’ai fais pipi dans mes culottes à l’âge de 36 ans.
Je me levais de mon lit avec l’intention d’aller à la toilette, sauf que je ne me suis pas rendue! En faisant quelques pas, j’ai eu l’impression que j’ouvrais les barrages et je n’avais pas les moyens de trouver le loquet. J’ai pleuré, j’ai appelé mon mari et ma mère et j’ai avoué ce qui m’étais arrivé. Même si je n’étais qu’à une semaine post-partum et que je me sentais toujours comme si une tête était encore logée dans mon vagin, j’étais très humiliée.
Franchement, c’était ce que je faisais dans la vie, je montrais aux femmes comment ne pas faire pipi dans leurs culottes! Comment puis-je les aider si moi-même j’ai des problèmes?!
Entendez-vous le « je ne mérite pas d’aider ces femmes si je ne suis pas parfaite »?
Finalement ma faiblesse, c’est ma force, parce que je peux comprendre ce qu’elles vivent, je peux sympathiser et leur donner des conseils professionnels et personnels!
À 6 semaines post-partum, je suis allée voir une physio en rééducation périnéale. Allez-en voir une… même si vous n’avez pas de symptômes, c’est vraiment la première ligne de défense. Parfois nos problèmes de dos ou de hanches peuvent être liés à des problèmes dans le plancher pelvien. Ensuite, une ostéopathe, une naturopathe et en plus de mon pilates doux, j’ai aussi fais divers programmes d’exercices post-partum (Mutu System, Bellies™ Inc, Hypopressives™… que je recommande tous fortement). Je suis même devenue certifiée dans l’approche Bellies Inc™ Core Confidence Trainer et Hypopressives™/Low Pressure Fitness afin de pouvoir aider d’autres mamans comme moi.
Il y a plusieurs types d’incontinence.
Pour moi, le plus gros problème, celui qui persistait, c’était vraiment l’incontinence d’urgence (besoin urgent et fréquent d’uriner, qui est difficile à retenir, qui est plus lié au système nerveux et une vessie hyperactive). Les sorties sociales ou de longues marches pouvaient donc être une grosse source d’angoisse si je n’avais pas accès à une toilette facilement et rapidement.
Une autre forme d’incontinence, c’est celle du stress, qui est une perte urinaire accidentelle lié à l’activité physique, la toux, rire, l’éternuement etc. De ce côté, ça allait, je pouvais sauter et courir sans mouiller mes pantalons (pas au début, mais après environ un an et demi, ça allait). Toutefois, quand l’envie me prenait soudainement, je pouvais être debout, assise, ou en train de marcher lentement avec mes filles, je n’avais pas beaucoup de contrôle, je devais m’asseoir, respirer, arrêter tout, et même, mettre une pression sur mon pubis pour m’assurer de ne pas faire pipi!
Même si je suis un prof de pilates et massothérapeute, je ne suis pas parfaite, je ne suis pas à l’abri, je suis tout simplement humaine. Je suis comme vous!
J’ai passé plusieurs années à penser que mon corps m’avait trahi
Tout d’abord, avec ma césarienne et une deuxième fois, quand j’ai eu des problèmes de plancher pelvien. Mais avec le soutien de mon accompagnante, mon mari, ma sage-femme, ma mère et les multiples livres, formations, thérapies manuelles, podcasts, Tedtalks, site web, exercices, etc. J’ai appris à être moins exigeante avec moi-même, plus douce, et comme résultat, plus douce avec mes enfants.
Alors si vous êtes comme les milliers de femme qui souffrent de douleurs et dysfonctions pelviennes, je suis ici pour vous dire:
VOUS N’ÊTES PAS SEULE.
GARDEZ L’ESPOIR.
J’aimerais vous dire que j’ai trouvé la clé magique pour expliquer pourquoi moi, peut-être vous, et pleins d’autres femmes (il y a des groupes sur Facebook dédiés à ce sujet, qui comptent des milliers de membres) éprouvent des difficultés et comment le corriger rapidement. Malheureusement, plutôt que de rechercher une solution unique, ça prend de la patience, de la douceur, et un lâchez-prise.
Je vais tout de même partager la combinaison de choses qui a fonctionné pour moi:
- exercices postpartum doux et sécuritaire,
- physio périnéale, ostéopathie,
- changements nutritionels (incluant l’ajout de collagène),
- homéopathie,
- habitudes de sommeil,
- méditation/respiration,
- habitudes posturales assises et debout
- …et l’acceptation.
Notez que si vous avez tout fait et vous avez encore des problèmes, consultez votre médecin afin de discuter de la prochaine étape. Il y a toujours les médicaments et les chirurgies, comme dernier recours. Il y a toujours des options afin d’améliorer votre qualité de vie. Ne pensez pas que vous êtes faibles si vous devez prendre des mesures plus invasives. L’important c’est d’être bien.
Trois ans après la naissance de ma deuxième fille, après plusieurs larmes, plusieurs moments de frustration et de colère face à ma situation, vous vous demandez peut-être si c’est maintenant « parfait » en bas?
La perfection n’existe pas. En général ça va très bien… mais parfois, j’ai de petites rechutes. Par contre, au lieu de me décourager et dire que je ne mérite pas d’être couronnée de succès et d'avoir une vie joyeuse, je le vois tout simplement comme un message de mon corps, de mon coeur et de mon esprit de ralentir, respirer et lâchez-prise.
La vie c’est un voyage de découvertes et je suis remplie de gratitude pour pouvoir la vivre pleinement!
Merci pour votre écoute, en cette semaine mondiale de continence!
Brigitte xx